A l’heure de l’avènement du Blu-ray et de la mort du HD-DVD, un autre type de support, spécialement destiné au stockage audio, est en train de prendre de l’ampleur. Il s’agit du SACD ou Super Audio CD, développé conjointement par Sony et Philips. Celui-ci propose en effet d’un système de stockage audio de haute résolution dont les premiers développement remontent à la fin des années ’90, et dont les qualités acoustiques dépassent largement tout ce que l’on peut attendre d’un CD ou même d’un DVD-Audio, son concurrent direct.
L’innovation principale du format SA-CD consiste dans l’encodage utilisé pour stocker l’onde sonore. En effet dans les CD et DVD habituels, le format PCM (ou un de ses dérivés comme le LPCM ou MLP) est employé. Cela nécessite une quantification et un échantillonnage du signal: pour chaque intervalle de temps échantillonné, le signal est représenté par une valeur discrète (quantification) dont la précision dépend du nombre de bits de l’encodage (16 bits pour le CD). Un inconvénient notoire est l’impossibilité, en vertu du théorème de Nyquist, de reproduire des fréquences supérieures à la moitié de la fréquence d’échantillonnage, qui est de 44.1kHz pour le CD. En effet, même si les 20kHz qui peuvent ainsi être atteints correspondent à la plus haute fréquence généralement audible par un être humain moyen, toutes les harmoniques de plus hautes fréquences du son original sont ainsi supprimées. Bien que celles-ci ne soient pas audibles directement, elles contribuent au rendu global du son et à la fidélité de la reproduction sonore.
C’est ici qu’apparaît la supériorité du SA-CD ! En effet, celui-ci utilise un encodage appelé DSD (pour Direct Stream Digital), qui utilise une fréquence d’échantillonnage de 2.8224 MHz (64 fois celle d’un CD classique). L’encodage, sur 1 seul bit, est de type Delta-Sigma. Cela signifie qu’un échantillon ne représente plus le signal à un instant donné, mais la différence entre le signal à cet instant et celui à l’instant précédent. Ainsi, un bit 1 signifie que le signal augmente, et un bit 0 signifie que le signal diminue. Grâce à un suréchantillonnage, il est alors possible de reconstruire entièrement la forme de l’onde sonore de départ.
Cette technique permet d’obtenir des qualités sonores exceptionnelles, avec une bande passante allant de 80 kHz à 100 kHz et une dynamique de 120 dB. La simplicité du dispositif de conversion numérique-analogique est également un avantage, puisqu’elle permet d’obtenir des dispositifs de meilleure qualité pour un moindre coût. Le format permet également d’obtenir signal multi-canal, offrant une meilleure spatialisation que le stéréo d’un simple CD.
Le nombre de lecteur de SA-CD étant encore aujourd’hui assez peu élevé, la plupart des disques SA-CD sont disponibles en format hybride, contenant une couche au format CD classique, lisible sur tous les autres lecteurs de CD. L’avenir dira si le SA-CD peut devenir un standard reconnu de la musique de qualité, ou s’il est uniquement destiné à demeurer un produit de niche pour mélomanes avertis, dans un monde où règne la médiocrité du MP3…
En attendant, une liste de nombreux titres déjà disponibles en format SA-CD est disponible sur ce site: http://www.sa-cd.net/